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MINITEL

Terminal public de communication, prêté gratuitement par France Télécom. Le Minitel est né dans les années 79 (voir la préface: « Les BBS mode d’emploi ?») et compte maintenant près de 6.5 millions de terminaux reliés chez les particuliers et les entreprises.

Permet aux utilisateurs d’avoir un annuaire consultable au jour le jour sur une toute la France et une bonne partie de l’Europe. On retrouve aussi une multitude de services: achats par correspondance, messageries, annonces, informations, la délégation générale du Québec à Paris possède même son propre serveur “3615” code “QUEBEC” !…

Le Minitel permet aussi d’y brancher des outils tels que des lecteurs de code-barre, des lecteurs de cartes de crédit ou cartes à puces, des imprimantes, etc., les applications reliées à ces outils sont nombreuses… Un consultant peut aussi vérifier le prix d’un objet avec un code-barre et aller voir les informations du produit dans une base de données à distance,  les commerçants par exemple utilisent très souvent les services bancaires pour y effectuer des transferts, régler les achats par carte de crédit, vérifier la validité des chèques bancaires et des cartes de crédit… permettent au particulier de consulter son compte personnel à la banque, acheter un billet de train, consulter les horaires d’avion, etc.

Avec la venue des logiciels, il est possible maintenant d’automatiser des opérations pour aller « capturer » dans un fichier, l’état de votre compte, les derniers numéros du loto, les bulletins météo, les cours de la bourse et interpréter les chiffres par un logiciel…

Dès 1986, 3 importants programmes Vidéotex (norme adoptée par le Minitel et certains réseaux télévisés utilisés dans les lieux publics pour y diffuser des informations et de la publicité) ont été essayés par « Viewtron », « Gateway » et « Keyfax ». Une expérience a été tentée au Canada par la compagnie BELL. “ALEX” devait proposer les mêmes services que le Minitel français. Malheureusement la commercialisation de ce produit et le manque d’intérêt n’ont pas été aussi populaires qu’en Europe et les projets mis au fond d’un tiroir.

(…)

Pour parler de la télématique de tous les jours, le meilleur exemple que je pourrai citer est le MINITEL français. Soucieux de proposer un service simple et fiable, la compagnie de téléphone française, “France-Télécom”, après avoir modernisé ses lignes téléphoniques dans la fin des années 70, remplaçant les vieux commutateurs à relais des centraux téléphoniques, dont certains étaient encore manuels … le gouvernement de l’époque (M. BARRE) prit l’ambitieuse décision de vouloir intégrer la télématique au sein de toutes les couches de la société. Dans un autre ordre d’idées, France Télécom s’aperçut qu’une énorme proportion des numéros de téléphone imprimés dans les annuaires téléphoniques étaient périmés à l’impression de ceux-ci! Aussi ils décidèrent de trouver une solution à ce problème qui devenait rapidement coûteux (coût d’impression, services de renseignements téléphoniques saturés, plaintes, etc.). C’est ainsi que naquît le “MINITEL”, terminal permettant à l’usager d’aller vérifier un numéro de téléphone, une adresse, gratuitement, comme il le faisait avec l’annuaire du téléphone, mais à l’échelle de la France tout entière (ce service est actuellement étendu à l’Europe).

Il fut dans un premier temps, en 1979, testé dans 2500 foyers volontaires à Velizy et dans les environs (région parisienne, France). En 1981, 4000 MINITELS sont distribués gratuitement en Ille-et-Vilaine (Bretagne, France). Un nouveau service est né: le « 12 », numéro de téléphone à composer sur votre console pour obtenir un annuaire électronique… le service fut gratuit… et allégea considérablement le service de renseignement téléphonique de l’époque.

Dans la mesure où ces deux expériences semblaient assez concluantes, une première commande de 300,000 terminaux est passée à Telic-Alcatel… Le service du « 12 » est remplacé par le « 11 » (encore actif aujourd’hui). Le Minitel était né… Dès fin 86, les fournisseurs de services sont plus de 5000, le Minitel enregistre quelque 20 millions d’appels par mois.

Il faut préciser que ce nouveau service séduit tout de suite la clientèle française. Le Minitel est prêté sans frais par France-Télécom, et les 3 premières minutes de consultation de l’annuaire téléphonique sont gratuites (les appels locaux sont payants en France, en compensation la facture est bimensuelle et le tarif de base moins élevé comparativement au Canada ou aux É.-U.). Encore aujourd’hui, cette politique est de rigueur. L’accès à l’annuaire sur la France tout entière est gratuit les 3 premières minutes et suffit amplement pour une consultation. On peut étendre cette recherche à l’Europe, il y a bien entendu quelques coûts supplémentaires à défrayer tant les recherches deviennent complexes…

En 1989 plus de 5 millions de Minitels étaient déjà connectés et utilisés régulièrement par le public et de nombreuses entreprises. Les services proposés sont très nombreux, et ne se limitent pas seulement à un annuaire européen mis à jour régulièrement… mais la possibilité pour tout le monde de commander des produits consommables via des catalogues de vente par correspondance très populaires, permettent aussi aux entreprises de consulter rapidement un catalogue, l’état de leurs stocks, générer une facture au client tout en mettant les stocks à jour en temps réels, proposer des services de consultation diverses, et ce, à partir de plus de 6,5 millions de points publics dans toute la France…

Minitel
         Écran de l’annuaire électronique du Minitel français

En plus de proposer un serveur télématique sur un écran, il est très simple de brancher un crayon optique sur le Minitel pour contrôler le prix d’un produit dans une banque donnée, brancher un lecteur de cartes de crédit pour les commerçants, utiliser un logiciel pour émuler le Minitel, imprimer des données rapidement et en temps réel, etc.

Une note humoristique de la percée télématique en France… les services de l’opératrice du service téléphonique français sont pratiquement ignorés par une bonne partie de la population française !!!… De chez soi, un minitel est tellement plus facile à utiliser ! …

Le MINITEL et l’Internet

De nombreux sites sur Internet proposent des connexions (on dit aussi des passerelles) du Minitel à l’Internet. Malheureusement ces services sont encore relativement coûteux ($15 à $30 de l’heure). Cependant, parmi les plus de 25,000 services proposés, l’annuaire électronique du Minitel est aussi un des plus populaires et est accessible gratuitement. On peut utiliser les adresses suivantes:

  • Naviguer dans le réseau Minitel:

http://www.minitel.fr/French/Passerelle/navig.html   ou   http://www.minitel.fr

  • Recherches dans l’annuaire du Minitel:

http://www.epita.fr:5000/11/

Il y a, bien entendu, beaucoup d’autres adresses. Celle-ci est très pratique et fonctionnelle.

MINITEL – Quelques chiffres pour 1994

En 1994, le Minitel permettait à plus de 20 millions d’utilisateurs d’accéder à plus de 25,000 services en ligne. 6,5 millions de Minitels étaient en circulation en France, et plus de 600,000 émulateurs sur ordinateurs utilisés.

  • Trafic :

Nombre d’heures : 110 millions

Nombre d’appels : 1913 millions (dont l’annuaire électronique des abonnés au téléphone en France : 784 millions).

  • Chiffre d’affaires total :

6.6 milliards de Francs français hors taxes

Dont pour les fournisseurs : 3,1 milliards de Francs français hors taxes

(source : France Télécom – 1995)

(…)

Ces Minitels ressemblent pourtant à s’y méprendre à un simple terminal ou à un ordinateur personnel qui remplissent les affiches publicitaires d’aujourd’hui. La différence, c’est qu’ils sont tous reliés à un réseau.

Le mot magique est lancé: “réseau“.

Un peu comme le Minitel, les BBS sont des systèmes télématiques (amateurs), généralement gratuits ou peu coûteux, ou la participation monétaire que peuvent demander les opérateurs de chaque système leur permet simplement de payer les lignes de téléphone qu’ils dédient au BBS, les nombreux logiciels qu’ils doivent acheter, le matériel qu’ils utilisent, etc., et très souvent sans but lucratif…

Le BBS est réellement né en 1977 avec l’apparition d’un des premiers protocoles de transmission de données populaire : Xmodem, communément crédité à Ward Christianson. Son Xmodem fut à l’origine du premier transfert de fichier au travers d’une ligne de téléphone entre deux ordinateurs personnels (encore actif aujourd’hui, « Windows 3.1 » l’intègre dans son Terminal). Christianson et Randy Suess mirent sur pied un mini BBS nommé RCPM (pour Remote CP/M, CP/M étant l’ancêtre du système d’exploitation DOS utilisé sur les ordinateurs IBM et compatibles) à Chicago (É.-U.) en 1978. Des tentatives avaient déjà vu le jour au MIT (Machassuset Institut of Technology) en 1972, afin de relier des ordinateurs entre eux, en 1975, le premier BBS pirate à New York (Illinois, É.-U.), encore en 1975 avec le projet « PLATO notes system » de l’Université de l’Illinois, etc., mais aucun d’entre eux ne permettaient le transfert de données avec un protocole standard ayant une autocorrection des données en cas d’erreurs pendant les transferts, utilisable sur une ligne de téléphone standard. Depuis ce moment, et jusqu’à aujourd’hui, la philosophie n’a pas changé. Bien sûr, la technique et l’informatique ont évolué en même temps que les logiciels rendus plus agréables à utiliser, mais le principe des BBS ou de la télématique en générale est restée la même. Au travers des BBS, des réseaux se sont créés et hiérarchisés, comme Fidonet (1983) ou Francomédia (1992), réseau francophone.

Les réseaux télématiques francophones sont rares. Fidonet possède quelques rares bases francophones (souvent locales) noyées dans la multitude de conférences et de nets anglophones. Le 5 mars 1990, à Contrecœur (Québec, Canada), un petit réseau québécois francophone vit le jour. Il s’agissait de QuébecNet. Celui-ci utilisait les premières technologies dans le monde de la télématique, et se voulait un réseau simple et familial. À ce stade, une vingtaine de Nets (ordinateurs) y étaient reliés, mais les règles n’étaient pas franchement définies et sans doute pas assez strictes. FrancoMédia vit le jour à la suite de cette expérience. Sur une base clairement définie, un code d’éthique établi et respecté, FrancoMédia, créé le 1er avril 1992 par M. Robert MARCOUX à Montréal (Québec, Canada), il fut un des premiers petit réseau de cette taille à utiliser « Front-Door », logiciel spécialisé pour les BBS, permettant d’automatiser le courrier électronique, la mise à jour des bases de messages, les réponses automatiques, la création d’un répertoire et la mise à jour automatique des Nets (ordinateurs reliés au réseau), etc., qui passa en moins de deux ans de 20 nets à plus de 500 Nets dans le monde francophone et plus de 100,000 utilisateurs réguliers.

(…)

Des normes et des standards ont vu le jour, et la télématique d’aujourd’hui, une création de l’homme, mérite qu’on s’y attarde un peu.

Chaque BBS est unique, ce qui fait son charme. Il a souvent une orientation qui lui est propre; chaque opérateur l’organise selon son imagination et la structure qu’il aura lui-même définies. Le BBS ressemble à une interface agréable ou l’utilisateur, s’il y perd le nord, peut demander l’assistance en direct de l’opérateur (s’il est disponible) ou lui laisser un message pour que l’opérateur puisse y répondre ultérieurement… La bonne volonté de chaque opérateur n’a de limite que son bon sens … Les BBS sont des écrans, ou l’utilisateur n’a qu’à appuyer sur les options avec son clavier ou sa souris pour les activer.

Un BBS possède donc sa propre orientation. Libre à l’organisateur d’en faire un serveur public, privé ou même commercial.

Le plus délicat actuellement, n’est pas l’utilisation du BBS, mais plutôt la configuration de son logiciel de communication. Il est un fait que ceci n’est pas toujours très convivial… mais avec le temps, les logiciels évoluant, ceci devrait devenir de plus en plus confortable à utiliser …

Avant de commencer, il faut posséder un ordinateur, un modem et un logiciel de communication (largement diffusés dans le commerce et aussi via Partagiciel ou Gratuiciel sur les BBS). Sans trop faire de publicité, je nommerai «TERMINATE», un excellent terminal, répondant à pratiquement toutes les exigences des communications d’aujourd’hui et de demain, polyvalent, intégrant une interface de fax, publipostage, etc. On retrouve d’ailleurs de très bons logiciels, qui, ayant fait leurs armes sur les réseaux de BBS, se sont ensuite vendus commercialement sur les tablettes des magasins… (PROCOMM, Q-MODEM, etc.)

Les BBS peuvent proposer de nombreux services. Souvent utilisés et exploités à fond par les professionnels comme «Compuserve» ou « America Online » qui utilisent toutes les ressources disponibles via ce système tel que la vente de logiciels, mises à jour de programmes, achat de produits très divers, Internet, informations météo, infos financières, de la bourse, informations techniques, la presse internationale, etc., permettre à l’utilisateur d’avoir un terminal chez lui et de pouvoir communiquer avec le monde !…

Les BBS sont très populaires et nombreux en Amérique du Nord. La raison est fort simple, les communications locales étant gratuites, il est facile de créer des réseaux et les relier entre eux par modems en s’arrangeant pour ne pas payer de longue distance. Il suffit simplement de fragmenter les communications, et véhiculer les messages ou fichiers, de zones gratuites en zones gratuites… Un message peut ainsi traverser l’Amérique pour un coût nul. On dit que le message ou le fichier est routé vers une destination. Le routage se fera donc en plusieurs étapes et un message pourra parfois mettre quelques jours à arriver.

Le but des BBS est avant tout la communication au travers de messageries touchant à à peu près tous les domaines comme: l’informatique, l’histoire, la politique, l’amitié, la technologie, l’érotisme, la généalogie, les jeux, l’ésotérisme, la recherche et les offres d’emplois, les petites annonces, consultation de bases de données, etc., il n’y de limites que l’imagination de chacun pour créer ou animer une conférence sur un thème bien précis. Bien entendu, vous trouverez aussi des milliers de programmes gratuits ou distribués selon le procédé du Partagiciel ou Gratuiciel . Là encore nous pouvons découvrir de nombreux programmes très intéressants, introuvables ailleurs, et que certaines entreprises commerciales ont d’ailleurs adoptés, bénéficiant d’un support beaucoup plus souple, et permettant souvent d’être en relation directe avec l’auteur… En plus de découvrir les messageries et les programmes, vous découvrirez les nouvelles technologies… vous apprendrez rapidement l’évolution fulgurante des ordinateurs personnels d’aujourd’hui… mais ceci, bien entendu, est un choix personnel !…

On peut aussi distinguer deux types de BBS, ceux ayant un but non lucratif, et les autres souvent utilisés pour des supports techniques, et/ou commerciaux.

Minitel-Infocorp
Menu principal d’un BBS avec l’interface « Terminate » sous Windows.

Aspect technique

Le Minitel utilise la norme V23 du CCITT (voir PROTOCOLES), prévoyant le débit des données en 1200 bauds d’un côté et 75 bauds de l’autre, ou vice versa, une norme relativement lente. L’affichage est défini par la norme “vidéotexte” un peu spéciale.

Actuellement (octobre 1994), le Minitel de dernière génération permet des transmissions à 9600 bps soit huit fois plus rapides que son prédécesseur.

Câble Minitel / PC

Voici le câblage de la liaison PC<->Minitel par la prise Série du PC permettant d’utiliser le modem interne du Minitel, solution utilisée par de nombreux utilisateurs français qui ne possède pas de modem, mais qui ont un ordinateur de type PC et un logiciel de communication émulant le Minitel (LCE-COM, TIMTEL, OVERCOM, PROCOMM+(Fr), BBT, TERMINATE, etc.)

Note: Ce câble ne vous sera d’aucune utilité si vous ne possédez pas de Minitel.

À propos de ymartin

YMartin.com / ve2ymm.com
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2 réponses à MINITEL

  1. Philippe Cohen dit :

    Bonjour,
    Est-il possible de brancher une caméra sur la prise DIN 5 broches, sans modification de cartes internes au minitel ?
    J’ai vu par le passé des magasins qui avaient un minitel posé sur leur comptoir, visionnant en permanence leurs rayons en un N&B un peu bleuté.
    Si oui, quel type de caméra faut-il acheter ? Je suppose qu’une webcam moderne avec une clé USB n’irait pas, même avec un câble d’adaptation. Je sais que sur cette prise DIN 5 broches, on pouvait brancher des stylos optiques pour scanner des prix, mais quid d’une caméra ?
    Merci d’avance.

    • ymartin dit :

      Bonjour Philippe,

      La prise DIN 5 broches sur le minitel est dédiée au modem. Ceci signifie qu’il faut envoyer des commandes au modem pour qu’il les execute. Donc si vous souhaitez brancher une caméra sur cette prise sans modifier le Minitel, ceci va prendre une interface qui va convertir les signaux de votre caméras en données supportées par l’appareil (de gros pixels tel que la norme du Videotexte sur 80 colones utilisait …) et un logiciel pour gérer cette interface. Ce dont vous faites référence est surement le bricolage utilisé pour convertir l’écran en moniteur, mais pas à partir de la prise du modem, mais plutôt depuis la section du tube du moniteur et des signaux de synchro (voir ce lien : https://forum.hardware.fr/hfr/electroniquedomotiquediy/divers/minitel-cube-sujet_78_1.htm ). Dans ce cas, il faut démonter le Minitel …

      Yves

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