Comme chacun sait, le téléphone est fait pour téléphoner, c’est à dire fait pour transmettre des sons (à l’origine ceux de la voix humaine) sur de longues, voir très longues distances. Ajoutons à cela que la communication entre deux ordinateurs se fait aussi à l’aide de signaux sonores, et nous arrivons presque automatiquement à l’idée d’utiliser le téléphone pour la transmission de programmes ou de fichiers de données directement d’un ordinateur à l’autre.
En rappel historique, c’est Graham Bell qui démocratisa le téléphone tel qu’on le connait aujourd’hui. En 1877 il créa la Bell Cie, mais c’est un Italien, Antonio Meucci qui déposa avant Bell le brevet de l’invention du téléphone le 28 décembre 1871 (soit 7 ans plus tôt) et le contesta. N’ayant pas les 100$ de l’époque pour en payer les frais et renouveler son invention (dont une taxe annuelle de 10$ impayée), Mr Graham Bell se l’appropria … Et l’histoire oubliera ce détail.
Très rapidement, ce mode de transmission s’est démocratisé, le « téléphone-informatique » c’est rapidement transformé en « télématique », vocabulaire que nous avons tous au moins entendu une fois, si ce n’est plus, dans notre vie quotidienne.
La télématique, qu’est-ce réellement ? D’après la définition du dictionnaire, c’est la « technique qui associe les télécommunications et l’informatique ». Nous allons essayer de répondre dans un premier temps aux questions les plus courantes posées sur ce sujet. Le débat est ouvert et il est vaste, car quand on parle de télématique, on pense informatique, modem, télévision, informations, autant de noms et d’adjectifs relatifs aux communications modernes d’aujourd’hui et de demain, qui sont maintenant présentes dans notre vie quotidienne, que nous utilisons sans nous rendre compte, que nos enfants utiliseront certainement aussi facilement que la calculatrice de poche que nous achetons pour quelques sous au détaillant du coin.
Le grand mot est lâché: “communication” ! Un rêve de géant… Une utopie grandiose ou l’outil tend à faire oublier le geste…
Il y a vingt ans, les calculatrices coûtaient cher et elles étaient parfois encombrantes. Les premières machines prenaient même un espace considérable, des pièces entières de calculateurs à lampes étaient nécessaires. L’«ENIAC» (1945), un des premiers calculateurs qui fut utilisé (entre autres choses) pour le calcul des mille premières décimales de PI (ce qu’il fit en peu moins de 70 heures), mais aussi pour les calculs du développement secret de la première bombe atomique, ne pesait pas moins de trente tonnes !!!
Mais ceci est du passé, ce qui nous préoccupe maintenant, ce sont les télécommunications. Nous sommes loin de nos ancêtres à lampes et le plus effrayant est la rapidité dans l’évolution technologique et les coûts des ordinateurs devenus accessibles à tous et qui découragent le commun des mortels ! Comment s’y retrouver, quel est le vocabulaire qui permet de comprendre cette technique ? Comment brancher un simple fil sur cette bête noire ?
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Dans cet environnement hétéroclite que nous propose l’aube du 21ième siècle, nous utilisons le téléphone, les télécopies, les télex, le Minitel (en France), les satellites, le téléphone cellulaire, le câble, les laptops, etc., pour communiquer, garder un contact rapide et fiable avec une entreprise, une banque de données, un ami à l’autre bout du monde, et ce avec des moyens formidables. Le plus embarrassant dans tout ce méli-mélo, sont sûrement les moyens utilisés, ils sont tellement vastes et puissants que nous nous y perdons facilement, et pour le simple utilisateur, pour qui l’informatique est une boite noire pleine de mystères, un simple manuel d’utilisation pour un ordinateur, un modem ou toute autre extension courante utilisée dans l’informatique, se révèle une barrière infranchissable, et une assistance est souvent nécessaire pour aider ce malheureux à faire fonctionner la fameuse boite pleine de surprises et de découvertes.
Pourtant, un ordinateur s’apprivoise facilement. Nous lui parlons, il obéit sans grincer des dents, il chante même, répond au téléphone, s’occupe des tâches ingrates à des heures impossibles, et ce sans défaillir à sa tâche. Son métier, faire en quelques secondes, ce qui nous aurait pris souvent des jours de travail…
Les moyens actuels mis à notre disposition pour communiquer sont très vastes et efficaces. La future autoroute électronique (dont tout le monde parle de plus en plus) va devenir indispensable pour coordonner tout ce flot de communication électronique, et pour la comprendre, il faudra aussi saisir le langage utilisé.
Dans le fond, ce n’est pas vraiment compliqué, encore faut-il connaître les mots et leur signification. Une fois cette barrière franchie, il vous suffit d’apprivoiser la machine, et communiquer vous semblera aussi simple que de glisser une feuille dactylographiée dans la fente d’un télécopieur pour l’expédier à l’autre bout du globe. Durée de l’opération, quelques secondes… nos ancêtres nous prendraient certainement pour des fous !
En fait, transmettre des données au travers de lignes téléphoniques n’est pas si simple que ça. Il conviendrait de parler de lignes téléphoniques (au pluriel) car il en existe de plusieurs qualités bien différentes. La ligne normale, celle utilisée par le plus grand nombre de la population est celle qui nous intéresse. Sa bande passante, c’est à dire le couloir dans lequel sera véhiculé toutes les informations est extrêmement étroit, suffisant pour transmettre une voix humaine, mais « étroit » pour véhiculer des informations issues d’un ordinateur sur un simple fil de cuivre ou encore parfois en plomb d’une façon relativement rapide. C’est pour cette raison que les transmissions numériques actuelles seront « compressées » afin de pouvoir transmettre un maximum de données dans un même laps de temps, la compression numérique étant une technique assez bien connue maintenant, des circuits électroniques spécialisés ou des logiciels (souvent les deux en même temps) seront mis en œuvre pendant les transmissions télématiques.
Pour en donner un aspect plus technique, la bande passante d’une ligne téléphonique normale s’étend à peu près de 300 Hertz à 3400 Hertz (on est loin de la qualité « hi-fi » de nos chaînes stéréos digitales !… et ces limites n’ont jamais empêché quiconque de parler vite )… Par contre pour l’ordinateur, objet de convoitise évoluant à très grande vitesse, ces limites sont très petites et sans compression, l’interface Ordinateur/téléphone ou « modem » est limitée à 2400 bauds. Il existe bien entendu des lignes de qualité supérieures, spécialisées dans les connexions à haut débit, de 4800 bauds à quelques milliers de bauds sur des lignes à fibre optique (ces dernières ont une TRÈS grande bande passante). Bien entendu, les coûts de location de ces lignes sont aussi très élevés !
Pourquoi chercher à aller plus vite, avoir des lignes à large bande passante ?… Tout simplement pour adapter nos appareils révolutionnaires et les informations qu’ils veulent véhiculer, comme transmettre des fax, des images voire même du cinéma en direct ce qui nécessite un flux de données énorme.
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Ce guide n’a pas la prétention d’être complet et résoudre tous vos problèmes de télécommunication… néanmoins, il essaiera de répondre aux questions les plus courantes et vous rendre plus familier avec le “jargon” utilisé en télématique.
Depuis plus de 25 ans, de petits réseaux se développent et se structurent pour répondre à des besoins professionnels et amateurs. Ces réseaux existent et fonctionnent très bien puisqu’on peut les utiliser de chez soi, et entrer en communication avec presque n’importe quel pays dans le monde est maintenant une chose relativement simple à faire… Créer des liens d’amitié, former un groupe de recherche dans plusieurs pays sans bouger de son domicile, utiliser le mode de “télétravail” adopté par un bon nombre d’entreprises, visionner les cours de la bourse de Tokyo, Montréal, Londres, New York, rédiger un bon de commande à partir de son véhicule en interrogeant la banque de données de son entreprise en temps réel, commander des produits commerciaux sur catalogue à l’aide du Minitel ou de l’Internet est des choses classiques, et utilisées facilement maintenant. La miniaturisation aidant, les outils sont simples, petits et rapides.
Communiquer devient indispensable. Pour une entreprise, le service prime de plus en plus et devient prépondérant face à la concurrence de plus en plus féroce. La télécommunication doit être efficace, rapide et simple. De nouvelles plates-formes se développent comme le multimédia, asseyant de répondre au style nouveau de consommation, vis-à-vis du comportement du consommateur qui s’adapte malgré lui à ce nouveau monde invisible.
La télématique est sans aucun doute le moyen de communication de l’avenir et, quelle que soit la technique utilisée, il faut la comprendre avec des mots. Certains sont nouveaux, souvent dérivés de racines anglophones, mais tous ont une signification bien précise.
Et demain ?
Déjà, uniquement dans les entreprises professionnelles, on dénombre en Amérique du Nord plus de 40 millions d’adresses électroniques qui permettent de s’identifier au sein de réseaux télématiques. Le réseau Internet possède à lui seul plus de 60 millions d’abonnés dans le monde, et on enregistrait plus de 1 million d’abonnés supplémentaires chaque mois en janvier 1995!
Où en serons-nous demain ?… De quoi notre monde sera fait ?… Comment communiquerons-nous ?… Quels seront les moyens les plus efficaces et les plus rapides pour répondre aux besoins de la planète tout entière ? Si ce n’est ce besoin de communiquer qui est propre à l’être humain, que lui faudra-t-il de plus ?… Quelles seront les exigences du commerce international dans le monde de la communication ?…
Pour essayer de répondre à toutes ces questions, pour avoir cet esprit visionnaire de nos concepteurs de génie qui développent la technologie de demain, nous devons connaître le vocabulaire utilisé et ce qui s’y rattache. Sans cette clé essentielle, nous resterons dans l’embarras et l’ignorance… ce qui n’est pas le propre de la nature humaine !