La jungle du « Crowd Funding » technologique

Dernière mise à jour : 31 juillet 2019

CrowdFunding

Démarrer son entreprise depuis une idée, même simple, n’est pas une mince affaire. S’établir à son compte, se lancer en affaires tient plutôt du défi, de l’organisation et des moyens mis en œuvre. En effet, à moins d’avoir beaucoup de chance et une idée révolutionnaire sous la main, le démarrage d’entreprise est fastidieux et nécessite de bonnes connaissances et une grande ouverture d’esprit, mais aussi des capacités de gestion, de marketing et un budget adapté. Dans la plupart des cas, ces notions ne sont pas innées et le budget dépend aussi de votre environnement. Ce constat a permis la création des financements participatifs ou plus communément appelés « Crowdfunding ». Des entreprises comme « gofundme », « Indiegogo » ou « Kickstarter » en sont 3 bons exemples, mais il en existe bien d’autres comme «Crowdfunder », « RocketHub », « Crowdrise », « appbackr », « Quirky », etc. Pour information, voici un comparatif pertinent de quelques types de financements participatifs qui peuvent être trouvés sur www.crowdfunding.com.

La technologie, ça va trop vite !

Ça va vite. Pour les produits du grand public, la vie d’une nouvelle technologie dure en moyenne 6 mois (basée sur la durée de vie d’une carte électronique d’ordinateur du fabricant « Intel »), après elle est dépassée par une nouveauté. La génération des téléphones cellulaires intelligents change chaque année. Si on prend en compte les versions dérivées, améliorées et ajoutées en cours d’année, on respecte facilement les 6 mois de durée de vie. Bref, ce qu’il faut retenir c’est que 6 mois, voire un an pour rester conservateur, c’est court et développer un nouveau produit technologique va nécessiter des mises à jour fréquentes et un plan de marketing agressif avec des résultats financiers rapides pour intéresser un ou des investisseurs. De plus il faut penser à la concurrence, car prendre trop de temps à développer un nouveau produit ouvre la porte à la compétition qui aura probablement la même idée que vous, en aura entendu parler ou vous aura simplement espionné ! Pas question ici, de prendre du retard à défaut de voir sur les tablettes des magasins un produit similaire, voir meilleur que votre idée initiale, encore à l’étape de prototype ou griffonnée sur un bout de papier ! Ce monde technologique est sans pitié, le temps est donc l’ennemi à battre pour avoir la chance de se faire remarquer et avoir un produit considéré comme « révolutionnaire » !

Naissance du financement participatif

Le nerf de la guerre, c’est le financement, sans financement, pas de projet ! Quelle que soit votre idée, il vous faudra trouver une stratégie pour lancer votre entreprise. Le financement participatif n’est pas nouveau et existait bien avant l’Internet (1). Mais cette plateforme permit d’atteindre plus de personnes, et bien mieux que la radio qui a un rayon d’action limité, Internet est disponible chez vous, 24 heures sur 24, 365 jours par année, quel que soit le lieu géographique où vous vous trouvez! En 2008, Slava Rubin(2), fonda « Indiegogo ». La première plateforme de Crowdfunding sur Internet était née et elle allait révolutionner la façon d’investir dans les jeunes nouvelles entreprises.

Crowdfunding dédié à la technologie ?

Non, le financement participatif n’est pas dédié qu’à la technologie, et il peut être utilisé dans tous les domaines de la création. Mais cet article va se concentrer sur ce secteur précis qu’est la technologie, car la production d’un produit techno doit profiter d’un processus bien rodé et systémique, mais aussi d’une gestion adéquate et ce mode de financement semble avoir trouvé des failles qu’il faudrait peut-être corriger.

Passionné de technologie depuis mon plus jeune âge ou je démontais tout au grand désarroi de mes parents, il ne me fallut pas longtemps pour trouver comment remonter ces objets pour en comprendre les mystérieux mécanismes. Avec le temps et les stratégies de marketing basées sur l’obsolescence programmée, démontée, réparée et remplacée, semble avoir laissé la place au gaspillage, et ceci est sans aucun doute un autre débat. Mais, quel que soit le point de vue de chacun dans ce domaine, la technologie entoure notre quotidien et les gadgets inventés pour nous aider et nous simplifier la vie naissent chaque jour avec de nouvelles innovations, parfois inutiles, mais d’autres surprenantes et quelques fois fabuleuses !

Pour en parler, rien de mieux que de participer à ces campagnes de financement. Pris au jeu par des annonces de produits plus géniaux les uns que les autres, j’ai commencé à financer des projets il y a peu près 3 ans sans trop savoir comment ça fonctionnait. Avec le temps et quelques frustrations, j’ai commencé à regarder de plus près le fonctionnement de ces projets pour m’apercevoir qu’ils suivaient pratiquement tous un même schéma (simplifié) :

  • Idée
  • Design virtuel
  • Promotion et marketing / Crowdfunding
  • Développement de prototypes
  • Certifications
  • Fabrication (souvent en Chine)
  • Logistique

Et bien souvent ça coince au développement de prototypes, avec des problèmes inattendus, des pièces qui n’existent plus, des usines de fabrication qui disparaissent, des délais de certification ou des produits qui ne passent pas les tests, bref la routine dans ce monde en perpétuel mouvement, et les délais imprévus s’accumulent. Et ceci fait aussi partie du risque à prendre.

Mais le problème le plus récurrent et frustrant de ce modèle d’affaires est sans nul doute les délais, tant pour la disponibilité et la livraison finale du produit. Si une technologie à une durée de vie de 6 mois à un an en moyenne, et que la disponibilité incluant la livraison est plus longue que ce délai, alors ce modèle est simplement non fonctionnel ! Là où ça devient encore plus problématique est quand cette innovation est un accessoire adapté à un produit technologique existant et souvent populaire. Si le délai de disponibilité de cet accessoire dépasse la durée de vie pour le produit auquel il est conçu, alors il devient pratiquement inutile et surtout invendable !

Et si vous souhaitez conserver la qualité dans la fabrication de votre produit, il est aussi très fortement conseillé d’être présent sur la chaine de montage depuis le premier jour jusqu’à la livraison finale du produit. Ne déléguez pas votre projet à un inconnu au risque de voir la qualité finale décevante et pleine de mauvaises surprises (et souvent très coûteuses). C’est un paramètre à ne pas négliger et à prévoir dans votre cahier des charges initial !

Des innovations ou de la distribution ?

Mais la constante c’est que la fabrication se fait en Chine ou en Inde et que le marketing souvent aux US ou dans le pays d’origine. Certaines entreprises ont donc développé une expertise dans ce domaine et les usines chinoises ou indiennes profitent de ce créneau.

Cela semble tellement bien rodé que certaines entreprises de marketing créent leurs propres projets, en achetant un nouveau produit en Chine (sur le site en ligne d’Alibaba, www.made-in-china.com ou encore www.globalsources.com par exemple où il est possible de trouver des centaines de milliers de produits technos), en en faisant la promotion via les plateformes de « crowdfunding », promettant monts et merveilles aux acheteurs impatients, mais à des prix dignes d’un nouveau produit en développement (alors que le produit existe en catalogue, mais n’est pas encore produit à la chaine). Bien entendu, les délais de livraison promis ne seront pas respectés, donnant la chance aux fabricants de produire à temps le nouveau gadget, mais surtout de financer leurs produits, car il faut acheter des quantités pour bénéficier d’un bon prix et payer le marketing pour continuer à vendre.

Mais ceci n’est que la pointe de l’iceberg et puisque le produit existe, d’autres sites de vente en ligne peuvent le vendre puisque ce n’est pas vraiment une innovation, et sont vendus via de sites inconnus, sur les plateformes de réseaux sociaux comme Facebook ou Instagram, mais à des prix très en dessous des prix proposés sur les plateformes de financement participatif, allant de 70 à 80% du prix ! Ces façons de travailler sont douteuses puisque la plateforme de crowdfunding est utilisée pour financer l’achat des produits à bas coût, pour financer le marketing et non plus le développement d’un nouveau produit.

Le dernier exemple est celui de la montre « IronCloud »(3) sur Indiegogo, proposée à 429$ dont l’estimation de la livraison était prévue pour mai 2018 (et finalement reçue début  octobre 2018). Mais on retrouve aussi cette même montre, utilisant le même nom et le même matériel de promotion sur ces sites :

  • https://freshnminty.com/products/bekery-smartwatch (64$)
  • https://kayezhi.store/collections/watch/products/premium-multi-sport-gps-smart-watch-100m-water-resistance (31.98$)
  • https://dotted.shop/products/premium-multi-sport-gps-smart-watch?variant=8410561118263 (31.98$)

C’est 7 à 13 fois moins cher que le du prix annoncé sur les plateformes de financement participatif ! Quant à l’authenticité de ces liens, la compagnie Greekery qui gère le projet « IronCloud »(3) sur Indiegogo est restée très discrète, ce qui est un peu déconcertant.

Pour la petite histoire, la montre « IronCloud » distribuée par « Geekery » a arrêté le développement de cette dernière moins de 3 mois après la réception de la montre en octobre 2018, la rendant inutilisable (plusieurs fonctions dont la connexité Bluetooth n’ayant jamais fonctionné et l’application sur smartphone ayant disparue). Ceci démontre bien le peu de sérieux de ces nouvelles entreprises.

Il y a là matière à réfléchir …

Différences entre le « crowdfunding » et l’investisseur privé

Un individu, un ange financier ou un groupe d’investisseurs seront probablement intéressés au développement de votre nouveau produit révolutionnaire, mais sous conditions, s’ils y voient un avenir florissant ou un potentiel de réussite. L’investissement monétaire se fera par tranche de financement, suivant un plan et des étapes de travail bien établis, permettant ainsi la vérification de la planification. Les ajustements seront autorisés, mais toujours sous le contrôle d’experts. Les partenaires imposeront probablement autant de contrôles stricts au niveau des dépenses, mais aussi dans toutes les étapes du processus de développement, de fabrication et de distribution. Ils imposeront peut-être des partenaires et voudront en échange une part du gâteau, soit un actionnariat et un pourcentage de votre entreprise, que le projet réussisse ou non. Il faut bien comprendre la stratégie d’un investisseur. Il ira chercher plusieurs projets, sachant que dans le lot, un sur dix en moyenne réussira ! Bien au contraire, le financement participatif sera distribué en une fois, par la plateforme de diffusion (Indiegogo, Kickstarter, etc…) qui prélèvera un pourcentage, mais vous laissera gérer le reste. Et c’est la faiblesse du « crowdfunding », car un inventeur n’est pas nécessairement un gestionnaire et un financier… Bien des projets ont été financés et les auteurs ont mal gérés, voir frauduleusement profiter de cet afflux d’argent pour voyager et utiliser ces fonds à d’autres fins que leur projet initial. Car comme un investisseur avisé, il faut avoir sous la main une stratégie et prévoir un maximum de scénarios possibles pour réussir. Ces qualités ne sont pas toujours innées chez les inventeurs… et vous n’êtes pas non plus un investisseur avisé et habitué. Les deux mis ensemble, créent un gros pourcentage d’incertitudes !

Quelques chiffres

Les statistiques ci-dessous sont tirées des projets auxquels j’ai participé sur une période de 2 ans. Certains ne sont pas encore terminés, mais ces chiffres vous donneront un aperçu du « risque » à soutenir des projets sur une telle plateforme. Ne vous y trompez pas, vous n’achetez pas un « produit », vous participez à la création d’une entreprise, c’est souvent une confusion commune faite à l’endroit du « crowdfunding », en échange du produit final à un prix (peut-être) réduit, c’est tout. C’est vous qui prenez le risque d’avoir un produit non conforme, différent et une fois sur cinq, pas de produit du tout !

  • 4 projets sur 5 arriveront à terme ;
  • 3 projets sur 5 atteindront leurs objectifs (si on tient compte du respect du cahier des charges initial et la qualité des produits utilisés) ;
  • Moins de 4% des projets seront livrés avec moins de 30 jours de retard ;
  • 14% des projets seront livrés avec moins de 60 jours de retard ;
  • 20% des projets seront livrés avec moins de 90 jours de retard ;
  • 1 projet sur 2 sera livré avec plus de 90 jours de retard…

Les vrais chiffres : Projets soutenus sur une période de 2 ans (Indiegogo et Kickstarter)

  • Projets soutenus : 47
  • Projets reçus : 25
  • Projets non reçus ou en cours : 20
  • 1 projet a jeté l’éponge : 1 (« EARBUDS » sur Kickstarter)
  • Projet frauduleux : 1 (« Dual Case » sur Kickstarter)
  • Projet « IronCloud » sur Indiegogo a arrêté le développement du produit quelques mois après son lancement, rendant le produit non fonctionnel et obsolète
  • Respect du délai – minimum (Exception, car projets terminés) (projets reçus) : 8 jours
  • Respect du délai – minimum (1 seul projet) (projets reçus) : 6 jours
  • Respect du délai – 30 jours et moins : 2%
  • Respect du délai – 60 jours et moins : 13%
  • Respect du délai – 90 jours et moins : 20%
  • Respect du délai – Plus de 90 jours : 49%
  • Respect du délai – maximum (projets reçus) : 411 jours
  • Respect du délai – moyenne (projets reçus) : 136 jours

Note : Sur les 20 projets en cours, 7 ont déjà plus d’un an de retard dont 2 de près de 2 ans, 8 plus de 100 jours et les autres entre 20 et 80 jours !

Près d’un an plus tard (31 juillet 2019), voici la nouvelle compilation des statistiques pour Kickstarter et Indiegogo :

  • Projets soutenus : 58
  • Projets reçus : 37
  • Projets non reçus ou en cours : 14
  • 2 projets ont jeté l’éponge  (« EARBUDS » sur Kickstarter et « Pup Scan » sur Indiegogo)
  • Projet frauduleux : 1 (« Dual Case » sur Kickstarter)
  • Délai anticipé (un mois plus tôt !) : 1 (GPD Micro PC)
  • Respect du délai – 30 jours et moins : 3% (2)
  • Respect du délai – 60 jours et moins : 14% (8)
  • Respect du délai – 90 jours et moins : 20% (12)
  • Respect du délai – 90 jours et plus : 36%  (21)
  • Respect du délai – maximum (projets reçus) : 411 jours
  • Respect du délai – moyenne (projets reçus) : 139 jours
  • Délai max. : 746 jours
  • À ce jour, 14 projets étaient encore en attente dont 5 datant de 2017 (869 jours de retard en moyenne …) !

Résumé

Sur une période de plus de 3 ans, les statistiques restent sensiblement les mêmes. Ce qu’il faut retenir de tous ces projets en termes de chiffres, c’est que c’est très risqué à cause des délais qui ne sont jamais respectés, des possibles fraudes de produits remplacés par des copies chinoises de mauvaise qualité (souvent disponibles sur Alibaba) dont on a simplement changé la bannière, des risques technologiques non prévus (composantes indisponibles, plus fabriquées ou non supportées), de la qualité douteuse de certains produits qui fonctionnent à moitié, qui manquent de maturité et des délais qui peuvent atteindre 3 ans … On comprend vite que dans un domaine aussi pointu que la technologie et avec une durée de vite si courte, ceci est inacceptable ! Il faut aussi noter que c’est le « backer » qui prend tous les risques sans aucune garantie de bon fonctionnement et de support durable …

La plateforme participative ou « crowdfunding » n’est qu’une alternative au financement traditionnel, mais il est nécessaire de bien en comprendre le fonctionnement. C’est un investissement égoïste, unique et sans levier, permettant d’aider une entreprise à démarrer et de profiter du fruit de son travail. Cependant, avant de participer, il faut faire ses devoirs en se renseignant sur les fondateurs et leur motivation, leur historique et vérifier la qualité des informations recueilles. Ceci n’est pas toujours simple, mais avant de plonger, regardez avant si l’eau n’est pas trouble. Ces plateformes de financement ont leurs faiblesses et bien souvent elles ne vous aideront pas beaucoup si vous avez des soucis avec les protagonistes d’un projet, se protégeant derrière leurs règlements internes et n’intervenant que très rarement dans des projets même douteux (Pourquoi le feraient-elles puisque la plupart y ont un intérêt … financier !). Vous n’avez aucun levier comme l’aurait un investisseur traditionnel ou un ange financier, il faudra vous fier à la parole créatrice. Une fois que vous avez financé, vous ne pouvez qu’attendre les nouvelles et prier pour que tout fonctionne bien !

Références

  1. http://www.leguideducrowdfunding.com/le-crowdfunding-fondamentaux-definition/a-savoir-mode-d-emploi-conseils-pratiques-gratuit-crowdfunding/le-crowdfunding-existait-avant-internet-et-facebook__trashed/
  2. https://en.wikipedia.org/wiki/Indiegogohttps://www.linkedin.com/in/indieslava
  3. https://www.indiegogo.com/projects/ironcloud-premium-multi-sport-gps-smart-watch-watches/x/14470771#/

Dernière mise à jour : 19 septembre 2018

À propos de ymartin

YMartin.com / ve2ymm.com
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2 réponses à La jungle du « Crowd Funding » technologique

  1. Johann dit :

    Salut, j’ai vu ton commentaire sur PUPScan où je suis aussi backer. PUP scan inclus, il y a maintenant trois projets où j’attends pour recevoir mon ‘incentive’. Dont un que je ne recevra jamais car frauduleux (j’ai fait un site pour dénoncer, voir lien) et un autre où le produit promis est un ‘Jack’ bluetooth pour 30 euros qu’entretemps on trouve plus petit chez Lidl pour 7€. De la nouvelle technologie dépassé pendant le long délai de production.

    Ça fait trois projets decevants, et je ne parle pas des produits livrés mais de mauvaise qualité…

    Pour l’instant, je n’ai plus vraiment envie d’investir dans du crowd funding.

    • ymartin dit :

      Bonjour Johann, Le “Crowd Funding” ressemble effectivement plus à un don qu’un investissement, sauf si vous êtes impliqué d’une façon ou d’une autre dans le processus. Ceci n’est pas vraiment expliqué clairement quand vous participez à une de ces campagnes, vous avez l’impression d’acheter un produit, mais ça n’est pas vraiment le cas. Ce modèle a des failles qu’il faudrait corriger ou modifier à mon avis. Ceci dit, il y a quand même de très beaux projets (Pebble Time, Omnicharge, G-RO, Touch 1K, Skylock, VH-80, Light Saver Max, etc.) dont certains que j’utilise régulièrement !

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